[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

Plus qu'un acquittement, c'est une apothéose. Porté par deux forts de la Halle au-dessus de la foule en délire des militants sectionnaires venus assister à son procès, Marat est sorti victorieux du Tribunal révolutionnaire. Le 12 avril, au cours d'une séance orageuse à la Convention, il avait demandé lui-même à être jugé. En effet, Pétion l'avait traité de "vil scélérat qui a  prêché le despotisme" pour avoir signé au club des Jacobins le 5 avril une armes pour "exterminer les traitres à la patrie", c'est-à-dire les Girondins. Dès le lendemain, l'Assemblée avait adopté contre lui un décret d'inculpation. Marat a attendu pour se constituer prisonnier que l'acte d'accusation lui soit signifié. Au vu des multiples témoignages de sympathie que lui envoyaient les patriotes, il complait bien être non seulement innocenté mais apprové. "Ce n'est pas un coupable qui parait devant vous, c'est l'apôtre et le martyr de la Liberté!" a-t-il déclaré en début d'audience. De fait, fouquier-Tinville a présenté l'accusation comme une odieuse machination de Brissot et de la Gironde. Quant au verdict des jurés, il s'est transformé en un vibrant éloge de l'accusé.


Dernière modification août 8 novembre 2010