[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

                                              George Jacques Danton, Gabrielle Danton, et Louise Danton

Avocat, il fonda, en 1790, le club des Cordeliers. Membre de la Commune et du directoire du département de Paris (1791), ministre de la justice et membre du Conseil exécutif provisoire après le 10 août 1792, il fui, en fait, le chef du gouvernement insurrectionnel, avant de devenir député de Paris à la Convention. Orateur puissant et impétueux, il siégea à la Montagne et fut le principal organisateur de la défense nationale. Membre du Comité de salut public, il en fut éliminé en 1793. Il réclama la fin du régime de la Terreur et entreprit des négociations secrètes avec l'ennemi, Accusé de tiédeur et de concussion par Robespierre, il fut guillotiné avec Camille Desmoulins

Gabrielle Danton est morte le 17 février 1793 en mettant au monde son quatrième fils. Danton ne reveverra plus celle qu'il avait épousée par amour en 1787, alors qu'il n'était encore un petit clerc de notaire sans avenir, lors qu'il a appris la tragique nouvelle, Danton était en mission en Belgique. Il est revenu en toute hâte à Paris mais trop tard. Arrivé rue des Cordeliers, il a appris que sa femme était déjà enterrée. Insensible aux marques d'amitié de ses amis, Danton a eu alors un geste fou d'amour et de désespoir. Il est allé trouver le sculteur sourd et muet Deseine, qu'il a entrainé au cimetière Sainte-Catherine, Là, de nuit, il a déterré Gabrielle et fait pratiquer par l'artiste un moulage du visage de la défunte. Oser, sans souci de sa réputation, violer la sépulture de son épouse afin de revoir une dernière fois le visage de celle qu'il avait tant aimée révéle l'etendue de sa douleur.

Quatre mois après la mort de sa femme, Danton épouse Louise Gély, née en 1777, morte à Paris le 28 juillet 1858, délicate jeune fille de seize ans élèvez dans une famille bourgeoise aux principes religieux. La famille avait tout d'abord mal accueilli ce projet d'union. Elle avait cru y mettre obstacle en exigeant que le mariage soit béni par un prêtre réfractaire après confession des époux. Mais, amoureux et donc prêt à tout, Danton avait cédé, à condition toutefois que le mariage religieux reste secret pour préserver son image politique. La cérémonie a été célébrée dans une mansarde à l'abri des curieux. Pour ses collégues Danton s'est marié civilement à l'Hôtel de ville. Reprenant goût aux plaisirs simples de la vie conjugale, le nouveau marié va pouvoir recevoir ses amis chez lui, comme par le passé.


Dernière modification août 3 novembre 2010