Autoportrait (1865).

15 octobre 1836. Naissance de Jacques Joseph Tissot à Nantes, il est le deuxième des quatre fils de Marcel-Théodore Tissot, marchand de tissus en gros et de Marie Durand, qui gère avec sa sœur une fabrique de chapeaux.

v. 1848-55 Éducation au sein d’écoles jésuites dans les Flandres, en Bretagne et dans le Jura.

1855. Tissot arrive à Paris pour étudier l’art et s’engage dans la Garde Nationale de la Seine, au sein de la 4e compagnie du 18è bataillon. Il vit dans différentes chambres du Quartier Latin.

1857. Il réalise des copies d’œuvres au Louvre. Il fait probablement la connaissance de James McNeill Whistler cette même année.

9 mars 1857. Inscription à l’Académie des Beaux-Arts. Tissot étudie par ailleurs la peinture chez Jean-Hippolyte Flandrin et Louis Lamothe, tous deux anciens élèves de Jean-Auguste-Dominique Ingres.

1859. Débuts au Salon avec l’envoi de cinq toiles sous le nom de James Tissot.

Il fait la connaissance d’Edgar Degas et, probablement par son intermédiaire, côtoie Édouard Manet.

Tissot voyage à Anvers pour étudier auprès de Hendrik Leys et rencontre Lourens Tadema (connu plus tard sous le nom de Lawrence Alma-Tadema).

1860. Le Comte de Nieuwerkerke, Directeur Général des Musées, acquiert la toile Rencontre de Faust et de Marguerite pour le compte du Musée du Luxembourg, pour la somme de 5 000 francs.

v. 1860 – 61. Tissot s’essaie à l’eau-forte, une technique de gravure qui connait alors un regain d’intérêt.

1861. Il expose six toiles au Salon.

4 mai 1861. Décès de sa mère, qui lui lègue ses biens.

1862. Tissot visite Londres où il expose une toile durant l’Exposition Universelle. Il rencontre John Everett Millais à peu près à cette époque.

Il voyage à Milan, Venise et Florence.

1863. Il envoie trois toiles au Salon et se lie d’amitié avec l’écrivain Alphonse Daudet.

Il apure la même année une dette de plus de 100 000 francs.

1864. Expose deux toiles au Salon ainsi qu’une autre à la Royal Academy : At the Break of Day.

En novembre, Dante Gabriel Rossetti constate que les costumes japonais importés par les boutiques parisiennes « sont rapidement saisis par un artiste français, Tissot, qui réalise, semble-t-il, trois œuvres japonisantes ».

1865. Tissot envoie deux toiles au Salon.

Il réalise également deux gravures sur acier d’après des illustrations publiées sur la page de titre et le frontispice d’un ouvrage de La Villemarque : Barzaz-Breiz, Chants populaires de la Bretagne, traduit en anglais par Tom Taylor. Plusieurs gravures sur bois illustrent aussi le texte, d’après des œuvres de Millais entre autres. D. G. Rossetti est tellement admiratif des contributions de Tissot qu’il demanda à l’éditeur une épreuve de chacune des illustrations.

A cette époque, Tissot gagne 70 000 francs par an grâce à ses peintures de chevalet.

1866. Deux peintures sont envoyées au Salon. Tissot, alors considéré « hors concours », a le droit d’exposer ses œuvres sans évaluation préalable par le jury.

La même année, il achète une propriété au 64, avenue de l’Impératrice (aujourd’hui avenue Foch).

1867. Deux toiles sont exposées au Salon et deux autres à l’Exposition Universelle de Paris.

1867-68. Il déménage dans sa luxueuse propriété récemment construite de l’avenue de l’Impératrice, qui sera sa résidence parisienne jusqu’à la fin de ses jours. Son atelier devient un lieu d’exposition pour sa prestigieuse collection d’art oriental et une curiosité touristique prisée à Paris.

Degas peint son portrait à l’huile, toile qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1917.

1868. Quatre œuvres sont exposées au Salon. Tissot est engagé comme professeur de dessin pour le prince japonais Tokugawa Akitaka, âgé de quatorze ans, alors en visite à Paris.

1869. Deux peintures sont envoyées au Salon. Tissot réalise ses premières caricatures politiques pour Vanity Fair, un magazine de Thomas Gibson Bowles auquel il contribuera jusqu’en 1877.

1870. Envoi de deux nouvelles peintures au Salon. 2 septembre. Fin du Second Empire. Tissot rejoint les Éclaireurs de la Seine, une unité de tireurs d’élite qui défend Paris durant l’occupation prussienne.

3 octobre. Il se réfugie dans un logement qu’il loue auprès de Thomas Gibson Bowles, à Paris, et devient correspondant de guerre pour le Morning Post. Il entreprend une série de dessins destinés à illustrer l’ouvrage de Bowle, The Defence of Paris, Narrated As It Was Seen (publié en 1871).

21 octobre. Il est blessé durant la Bataille de Malmaison.

1871. Sa toile Vive la République ! (Un souper sous le Directoire, v. 1870), est présentée à la Troisième Exposition Universelle, à Vienne.

Tissot reste à Paris durant la Commune, dont il illustre les évènements dans un carnet de croquis et des aquarelles de petit format. En juin, il part s’installer à Londres avec seulement cent francs en poche. Il réside chez Thomas Gibson Bowles à Cleeve Lodge, dans Hyde Park Gate, durant plusieurs mois.

19 juin. Il dédicace son dessin Soldat Français (1870) à Effie Millais.

21 juin. La romancière britannique Ouida invite Tissot chez elle où, lui dit-elle, « des artistes anglais vont avoir le grand plaisir de faire votre rencontre et de voir vos dessins ».

Tissot reçoit la commande d’un portrait en pied de Chichester Parkinson-Fortescue, 1er baron Carlingford. Elle est financée par un groupe de 81 Irlandais dont 49 députés, 5 évêques catholiques et 27 de ses pairs pour célébrer son mandat en tant que Secrétaire en Chef pour l’Irlande, sous Gladstone, et sera offerte à son épouse, la mondaine Frances, comtesse Waldegrave.

30 septembre. Degas lui écrit depuis Paris « On me dit que tu gagnes beaucoup d’argent ».

1872. Envoi de deux peintures à la Royal Academy (An Interesting Story et Les Adieux) et de quatre autres toiles à l’Exposition universelle de Londres.

En mars, Tissot vit au 73, Springfield Road, St. John’s Wood.

1873. Il achète une villa au 17 (aujourd’hui 44), Grove End Road, St. John’s Wood.

Trois toiles sont envoyées à la Royal Academy : The Captain’s Daughter, The Last Evening, et Too Early.

1874. Trois autres toiles sont envoyées à la Royal Academy : London Visitors, Waiting, et The Ball on Shipboard.

Tissot décline l’invitation de Degas à participer à la première exposition impressionniste à Paris. Voyage à Paris.

A l’automne, il part en voyage à Venise en compagnie de Manet.

3 novembre. Le romancier et critique d’art parisien Edmond de Goncourt note dans son journal qu’il y a dans la demeure londonienne de Tissot « une salle d’attente avec, à tout moment, du champagne frais à disposition des visiteurs et, autour de l’atelier, un jardin où l’on peut voir tout au long de la journée un valet en bas de soie qui brosse et astique le feuillage des arbustes. »

1875. Envoi de deux peintures à la Royal Academy : The Bunch of Lilacs et "Hush! (The Concert).

Tissot fait construire un atelier et un jardin d’hiver qui double la superficie de sa villa de St. John’s Wood. L’ensemble est conçu par l’architecte J. M. Brydon.

La même année, il offre ses bons conseils à Berthe Morisot lors de sa lune de miel en Angleterre avec Eugène Manet. Après avoir visité sa demeure, Berthe écrit à sa mère que les toiles de Tissot se vendent jusqu’à 300 000 francs pièce. Elle écrit aussi à sa sœur qu’il « vit comme un roi ».

Sous la supervision de Seymour Haden, Tissot reprend la pratique de la gravure.

v. 1876. Kathleen Newton s’installe chez Tissot à St. John’s Wood, où le couple vivra quasiment reclus pendant six ans.

1876. Trois peintures sont envoyées à la Royal Academy (The Thames, A Convalescent, et Quarrelling) ainsi qu’une gravure (The Thames). Deux autres gravures sont exposées au Salon. Tissot publie également sa première collection de gravures ; il en produira environ quatre-vingt-dix dans la décennie qui suit.

Ces gravures constituront une part importante et toujours croissante de sa fortune entre 1876 et 1881. Fin des années 1870. Tissot travaille l’émail cloisonné.

1877. Dix œuvres sont envoyées à la Grosvenor Gallery.

1878. Neuf œuvres sont envoyées à la Grosvenor Gallery.

23 - 24 novembre. Il refuse de témoigner en faveur de Whistler lors de son procès en diffamation contre John Ruskin.

1878 – 82. Il expose ses œuvres à travers toutes la Grande-Bretagne : Brighton, Newcastle, Liverpool, Manchester, Wrexham, Leeds, Glasgow, Birmingham, ainsi que dans des galeries londoniennes.

1879. Douze œuvres sont envoyées à la Grosvenor Gallery.

1880. Tissot devient membre de la Royal Society of Painter-Etchers, fondée par Seymour Haden pour les artistes qui reproduisent des estampes de leurs peintures. Il commence à exposer ses propres estampes de façon régulière en Angleterre et en Ecosse.

24 septembre. Vincent van Gogh écrit à son frère au sujet de Tissot : « il y a quelque chose de l’âme humaine là-dedans, c’est pour cette raison qu’il est grand, immense, infini ».

1881. Envoi de deux peintures à la Royal Academy : Quiet et Goodbye – On the Mersey.

Printemps 1882. Il expose en solo à la Dudley Gallery de Londres. Intitulé « Exhibition of Modern Art by J. J. Tissot », cet évènement inclut la série Prodigal Son, huit peintures et cinquante-huit gravures ainsi que vingt-et-un émaux cloisonnés.

Mai 1882. Il se rend à Paris pour s’entretenir au sujet d’illustrations pour le roman des frères Goncourt Renée Mauperin (publié en 1884).

9 novembre 1882. Kathleen Newton meurt de la tuberculose au domicile de Tissot à St. John’s Wood.

14 novembre 1882. Funérailles de Kathleen Newton. Tissot retourne s’installer à Paris immédiatement après.

Mars 1883. Tissot expose ses œuvres en solo au Palais de l’Industrie, notamment sa collection en émail cloisonné, et entame la réalisation d’une série de peintures à l’huile de grand format, La Femme à Paris.

Il adhère à la Société d’aquarellistes français et expose ses œuvres.

Il vend sa résidence de St. John’s Wood à Lawrence Alma-Tadema.

1884. Il expose avec la Société d’aquarellistes français.

1885. Sa série La Femme à Paris est exposée à la Galerie Sedelmeyer, à côté de sa collection en émail cloisonné.

Tissot continue à travailler l’émail mais ces créations resteront en sa possession. Il rejoint la nouvelle Société de pastellistes français avec qui il expose ses œuvres.

Entre le milieu des années 1880 et le début des années 1890, il réalise une quarantaine de portraits de femmes de l’aristocratie et de la haute société, principalement des pastels.

Il se fiance avec Louise Riesener, fille du peintre Léon Riesener, mais elle finira par rompre.

20 mai. Il entre en contact avec l’esprit de Kathleen Newton lors d’une séance de spiritisme qu’il représente dans L’apparition médiumnique.

1885 – 86. Premier voyage en Palestine où il effectue des recherches pour illustrer La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ.

1886. La série de peintures La Femme à Paris est exposée à Londres, chez Arthur Tooth and Sons, sous le titre Pictures of Parisian Life by J.J. Tissot.

A Paris, Tissot expose avec la Société d’aquarellistes français. 1887. Il expose au moins une toile, Waiting for the Ferry at the Falcon Tavern (1874), à Nottingham Castle et à Newcastle-on-Tyne.

1888. Trois œuvres sont envoyées à l’Exposition universelle de Glasgow.

La même année, son père décède, lui léguant le Château de Buillon, près de Besançon. Tissot passera ses dernières années entre Paris et Buillon, qu’il s’attache à rénover.

1889. A l’Exposition Universelle de Paris, Tissot expose sa série Prodigal Son, ainsi qu’une autre toile, et remporte une médaille d’or.

Il effectue un nouveau voyage en Palestine pour ses illustrations de La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ.

1893. Il expose la série Prodigal Son ainsi qu’un portrait au pastel à la World’s Columbian Exposition de Chicago.

1894. Tissot expose 270 illustrations pour La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ à la Société Nationale des Beaux-Arts de Paris.

30 mai. Il assiste à l’extravagante « fête littéraire » organisée par le comte Robert de Montesquiou, à Versailles, qui sera relatée par Marcel Proust.

Août. Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

1895. Tissot expose à Paris la série complète des 365 illustrations de La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Il entame à la même époque la peinture de son colossal Christ Pantocrator, qui vient décorer l’abside du couvent de l’Annonciation, rue du Faubourg Saint-Honoré.

1896. La série complète des illustrations de La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ est cette fois exposée à Londres. L’ouvrage est également publié en France, ce qui rapporte à l’artiste un million de francs de droits d’auteur.

Tissot effectue un troisième voyage en Palestine où il travaille à une illustration de l’Ancien Testament, publiée en 1904. Sur le bateau, il croise l’artiste anglais George Percy Jacomb-Hood qui dira de Tissot qu’il avait une « silhouette élégante et très bien habillée, avec une moustache et une barbe couleur gris militaire » et qu’il était « ganté et peigné comme s’il se promenait sur les boulevards ».

1897. Il expose les illustrations de La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ à la Société Nationale des Beaux-Arts. L’ouvrage est publié à Londres et à New York. En décembre, son Christ Pantocrator fait l’objet d’une cérémonie de consécration.

Février 1898. Il part à New York pour organiser une série d’expositions de ses illustrations pour La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. En octobre, il organise une tournée à Chicago, puis retourne à New York pour l’inauguration de l’exposition. 18 novembre 1898. Après avoir rendu visite à l’archevêque Corrigan, à New York, Tissot est trainé sur quasiment un pâté de maison tandis qu’il essayait de monter à bord d’un tramway dans Madison Avenue. Il en ressort couvert de bleus et choqué.

1899. Ses aquarelles pour le Nouveau Testament font le tour de New York, Chicago, St. Louis, Omaha, et d’autres villes américaines, où elles font un triomphe.

1900. Le Brooklyn Museum fait l’acquisition des aquarelles pour le Nouveau Testament grâce à une collecte de fonds publics d’un montant de $60,000.

1901. Tissot expose ses illustrations pour l’Ancien Testament à la Société Nationale des Beaux-Arts.

8 août 1902. Il s’éteint au Château de Buillon des suites d’une fièvre pernicieuse.

Bibliographie

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Wood, Christopher. Tissot : The Life and Work of Jacques Joseph Tissot, 1836-1902. Londres : Weidenfeld and Nicolson Ltd., 1986.


Dernière modification 3 février 2017

Traduction de Sabrina Laurent 22 mars 2024