[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

1. Homme politique français né à Montpellier le 10 juin 1756, décédé à Saint-Josse-Ten-Voode, près de Bruxelles le 15 février 1820. Député à l'Assemblée législative, puis à la Convention; il quitta la Plaine pour se rallier aux Montagnards, il fut membre du premier Comité de salut public en avril juillet 1793, puis président du Comité des Finances jusqu'en 1795. Il tenta sans grand succès, d'enrayer l'inflammation et institua le grand livre de la Dette publique (24 août 1793), par lequel le nouveau régime reconnaissait les dettes de l'ancien. Hostile à Robespierre, il vota contre lui le 8 Thermidor, contribuant à sa chute (9 Thermidor). Il fut néanmoins poursuivi sous la Convention thermidorienne et réussit à se cacher jusqu'à l'amnistie de l'an IV. Proscrit comme régicide (1815), il vécut en exil en Belgique. — © Robert des noms propres

2. Cambon embrasse la Révolution enfondant la Société des Amis de l’Égalité à Montpellier. Cette société, affiliée au club des jacobins, le chargea de rédiger une adresse à la Constituante après la fuite de Capet à Varennes. Cette missive violemment anti-monarchique le fît connaître à Paris.

Profitant de cette popularité récemment acquise, Cambon réussit à se faire élire à la Législative. Il y entre avec une solide réputation de patriote et de spécialiste des questions financières en raison de sa qualité de négociant. Il présente un rapport sur l’état de la trésorerie du royaume qui éblouit ses collègues ignorants. Favorable au cotés des Girondins à la guerre en 1791, il s'oppose par la suite à la politique anti-girondine de la Montagne.

Réélu à la Convention, il siège dans le premier Comité de salut public et vote la mort de Capet. On lui doit le grand livre de la Dette publique, qui le 24 Août 1793, annonce que le régime Révolutionnaire reconnaît les dettes de l'ancien régime. Après le renouvellement du comité, Cambon est élu au comité des finances (Sous la Révolution, "Camboniser" est synonyme d'amener le désordre dans les finances de l'Etat, NEA) ; il s’y oppose à la politique de Robespierre en s’opposant aux décrets de ventôse. Renseigné par le banquier Aigoin qu’il a placé près de Cambon, Robespierre accable le comité des finances dans son discours du 8 thermidor.

Cambon se rebiffe et prend l’offensive: «Il est temps de dire la vérité tout entière: un seul homme paralyse la Convention ; cet homme c’est Robespierre. Jugez». Il fait ainsi rapporter le décret qui autorise l’impression du discours de l’Incorruptible. Ce même jour, Cambon aurait écrit à son père: «demain, de Robespierre ou de moi, l’un des deux sera mort».

Par la suite, il prend la tête de l’insurrection du 12 germinal an III et est élu maire de Paris par la foule. Mal lui en pris : décrété d’arrestation, il doit se cacher jusqu’au vote d’un décret d’amnistie en 1795. Retiré en province, il est exilé comme tout les régicides au retour des bourbons et meurt en exil près de Bruxelles.

Cambon, révolutionnaire convaincu, fut sans nul doute utile à la Révolution par ses capacités à gérer les finances d’un pays ruiné par des guerres interminables.


Dernière modification août 6 novembre 2010