[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

Orateur et homme politique français né à Le Bignon, Loiret le 9 mars 1749, décédé à Paris le 2 avril 1791, fils de l'économiste Victor Riqueti Baron de Mirabeau, il était d'une laideur frappante et fascinantes, d'une intelligence remarquable, d'une nature violente et passionnée. Peu aimé par son père, qui l'obliga à entrer dans l'armée en 1767, il eut une jeunesse orageuse et fut plusieurs fois emprisonné par lettres de cachet sur l'intervention de son père. Ainsi, après sa liaison avec la jeune Sophie, épouse du marquis de Monnier, avec laquelle il s'êtait enfui en Suisse puis aux Pays-Bas, il fut enfermé au château de Vincennes entre 1777 et 1780 où il rédigea ses fameuses lettres à Sophie et son Essai sur les lettres de cachet et les prisons d'Etat en 1782. Libéré, il vécu d'abord de sa plume, écrivant pamphlets et libelles pour dénoncer l'absolutisme royal, le règne des privilèges et des abus; il fut ensuite chargé d'une mission diplomatique à la cour de Berlin en 1786. Acquis aux idées nouvelles et partisan d'une monarchie constitutionnelle il était membres d'une loge maçonnique et de la société des Amis des Noirs, et lié au duc d'orléans Philippe Egalité*, qu'il envisagea sans doute un moment de placer sur le trône à la place de Louis XVI. Candidat aux Etats généraux en 1789, il fut rejeté par la noblesse mais élu par le Tiers Etat d'Aix. Orateur le plus brillant des Etats généraux, puis de l'Assemblée nationale constituante, il joua un rôle décisif dans les débuts de la Révolution, contribuant dès les premiers jours de mai 1789 à instaurer la liberté de la presse avec la publication de son Courrier de Provence, se rendant célèbre par sa fameuse apostrophe au marquis de Dreux-Brézé le 23 juin 1789. Il défendit avec brio les principes révolutionnaire, participa à la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen, proposa à l'Assemblée la mis à la disposition de la Nation des biens du clergé. Aussi ambitieux qu'intelligent, il souhaitait jouer comme ministre le rôle d'intermédiaire entre le roi et l'Assemblée. Celle-ci, présentant le danger de telles ambitions, interdit aux députés de devenir ministre le 7 novembre 1789. Mirabeau se désolidarisa alors peu à peu des patriotes pour défendre les prérogatives royales( en particulier contre le triumvirat Barnave*, A. Duport* et A. de Lameth*), tenta de lutter pour que le droit de veto absolu fût accordé au pouvoir exécutif ( au roi, mais l'Assemblé n'accorda que le veto suspensif), et pour que le roi restât investi du commandement de l'armée en mai 1790. Introduit à la cour par son ami, le prince d'Arenberg, conte de la Marck, il devait y jouer le rôle de conseiller secret ( à partir de 1790), recevant des subventions pour défendre à la tribune les intérêts royaux, mais sans cesser pourtant, à l'occasion, de défendre les principes révolutionnaires. Bien qu'accusé de trahison par certains députés, il avait gardé presque intacte sa popularité et avait d'être nommé à la présidence de l'Assemblée.


Dernière modification août 31 octobre 2010