[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

On ne sait ce qui l'emporte de la douleur ou de la stupeur. Le représentant Louis Le Peletier de Saint-Fargeau a été assasiné ce soir alors qu'il dînait chez Février, un restaurateur du Palais-Royal. Ce dernier a raconté que vers six heures un jeune homme de haute taille, à la barbe bleue et au teint basané s'était approché du député et lui avait demandé: «Vous être Le Peletier de Saint-Fargeau? — oui — Vous avez voté la mort du roi? — Oui — Eh bien, voici ta récompense!» Et il lui avait percé le flanc de son épée avant de disparaitre. Le geste ne peut être que celui d'un homme de main des royalistes. Il en traîne de nombreux chez les filles du Palais — Royal où la contre — révolution tient ses quartiers. Avec d'Orléans, le Peletier représentait tout ce qu'ils abhorrent, un traître, un transfuge. Ce ci — devant noble avait en effet été une créature du roi. Bon et généraux, d'un médiocre génie, sa vocation était de servir. Les temps ayant changé, il avait changé de maître, passant du roi à Robespierre, à la place de qui il présidait parfois les Jacobins. En votant la mort du roi, le 17 janvier, il ne davait pas qu'il signait ainsi son propre arrêt de mort.


Dernière modification août 6 novembre 2010